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Bilan très rapide (2)

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[En écrivant ce bilan, j’avais l’intention d’en rédiger un tous les ans par la suite, afin de conserver les souvenirs évidemment, et de constater les changements éventuels au fil des années… L’année dernière, les mots jaillissaient instantanément, ils étaient évidents. Cette fois-ci, j’ai noté “Pour la première fois, j’ai :” et la suite a été laborieuse. Tout ce qui me venait à l’esprit était trop ancien. Comme je ne voulais pas me résoudre à ce constat douloureux : “cette année ne m’a rien apporté”, j’ai insisté… Alors je me suis aperçue que le problème provenait essentiellement du dernier paragraphe car, à ce jour, je n’ai à peu près rien compris à ce que j’avais ressenti durant l’année 2007.]

Pour la première fois, j’ai : gagné au billard, été heureuse de retrouver mon travail à la fin de l’été, eu envie de le quitter l’hiver venu, assisté avec tristesse à la destruction d’arbres centenaires, commencé à comprendre le soufisme et le hassidisme, découvert : l’écrivain Marek van der Jaagt (aka Arnon Grünberg) la véritable couleur de mes cheveux et la Deus (la meilleure des bières), perdu totalement la mémoire à plusieurs reprises après un excès de boissons alcoolisées, rencontré des inconnus qui se souvenaient (eux) d’avoir passé la soirée précédente en ma compagnie, été émue par la voix de Chris Garneau, frissonné en écoutant “The last engineer” de Piano Magic dans un bus la nuit, assisté aux concerts de Patti Smith Arcade Fire Cocorosie Deerhoof Animal Collective et Electrelane entre autres, ressenti du désir pour un autre que Lui, été infidèle, avoué mes infidélités, pardonné à l’homme que je torturais en rêves, répété “je ne t’aime pas” sur le ton de la plaisanterie, entendu plusieurs “je t’aime” sans en prononcer moi-même, revu mes amies d’Université toutes ensemble comme autrefois (ou presque), décidé de ne jamais revoir mon père, fait des confidences écrites (trop) intimes à une personne que je n’ai vu qu’en photo, appris la mort d’une vieille dame que je côtoyais depuis deux ans mais qui me rencontrait pour la première fois à chaque fois qu’elle me voyait, découvert la nourriture coréenne, aimé le vin rouge, poussé la porte d’un club de strip-tease, été demandé en mariage, été photographiée nue, évité de faire des promesses, refusé d’en entendre…

(Ce n’était pas la première fois) j’ai aussi : haï la routine, fait de nombreuses simulations de voyages en train ou en avion, eu des conversations “compliquées” (dixit mon amoureux) avec Le Chat, été tour à tour en consternée et en colère en lisant les informations, bu un verre ou plus avec des blogueurs(ses) (Katar et Mai resteront mes rencontres les plus mémorables), été informée du mariage de cinq de mes amies d’enfance (sans m’y rendre), poursuivi en vain des écureuils et des lapins, observé l’agitation des oiseaux noirs dans le ciel quand le soleil disparaît, vu des nuits sans étoiles une lune rousse et un soleil aussi blanc qu’une lune, répété trop souvent “je ne veux pas mourir” (uniquement en état d’ivresse), vécu une vingtaine de nuits blanches, consommé les mêmes drogues que l’année précédente, passé l’été à faire l’amour et à boire des Mojitos entre deux concerts, ressassé stupidement le mal qu’il m’avait fait, enrichi mon vocabulaire russe et appris quelques mots chinois, marché pieds nus sur les routes par tous les temps (dés que j’ai trop bu je décrète “mes chaussures me gênent”), longuement contemplé La Saône et ses couleurs ternes, déçu mon père, fait pleurer mon amoureux et ma mère, écrit des lettres que je n’ai pas envoyé, projeté d’agir au lieu d’agir…

J’ai compris que : au billard il vaut mieux viser juste que taper fort, plus un cocktail est sucré et plus il est dangereux, mon cerveau me rend service en refusant de mémoriser certains évènements, le désir c’est comme le bonheur : on le reconnaît quand on le retrouve après l’avoir perdu, certaines personnes paraissent indispensables tant qu’elles sont présentes alors que je ne remarque même pas leur absence et vice versa, l’attente est trop souvent synonyme d’espoir (déçu), ne rien attendre est trop souvent synonyme d’ennui, amant ex amoureux ami : en tout cas Il fera toujours partie de ma vie, quel que soit le domaine et l’angle de vue je ne sais toujours pas si je veux partir ou rester…

[Bande son imaginaire : Keren Ann – Not going anywhere]

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