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La solitude vous irait mieux au teint

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Il dit “viens me faire un bisou” en l’embrassant, “déboutonne ma braguette, je suis sure que t’as envie de moi”. Non. Quant à elle, c’est une amie trop proche, ce serait presque incestueux. Il faut aller jusqu’à l’agressivité pour le repousser. Un plan à trois avec vous deux, cette nuit, serait trop glauque. Ils ne vont quand même pas baiser devant moi sur le canapé maintenant ? Je veux bien tenir la chandelle, mais être voyeuse ce n’est pas mon truc. Ils vont dans la pièce à côté, ma chambre. Malgré ce merveilleux mélange de MDMA et de speed, mon euphorie est légèrement atteinte. Seule dans les 20 m² restants, je cherche à m’occuper comme si la situation était banale. Quelque part, c’est drôle tout de même. Je fixe les emmêlements de fils électriques qui ne connectent à rien (de concret) et les volutes de fumée qui disparaissent avant d’atteindre le plafond.
Elle dit “je ne t’ai pas choquée ?” Oh non, aucune crainte à avoir de ce côté là, mais gênée, certainement. Silence. Il trouve une raison de s’en aller. Elle me propose un stilnox pour arrêter la montée et dormir. Elle dit “tu ne vas pas pleurer ?” Haha, la crainte qu’ils ont tous, quand Junko pleure, impossible de savoir quand elle va s’arrêter. “Non, j’ai pas de raison de pleurer, puis de toute façon j’en suis incapable quand je suis défoncée.” J’ai seulement l’impression d’avoir annéanti la soirée et je suis étonnée de mon refus, aussi. D’habitude, dans cet état, je participe toujours à tout, c’est le lendemain qu’il m’arrive de regretter. Prochaine étape : ne pas prendre une drogue juste parce que l’occasion se présente, alors que je suis malade à crever et que je dois bosser le lendemain.
“Je ne comprends pas, ce n’est pas normal une grippe qui dure 15 jours, on dirait une rechute avant la guérison. Vous les prenez vos médicaments ?”, demande le médecin. Ne cherchez pas, je suis juste très conne. Finalement, tout se résume à cette constatation récurrente : je me sens conne.
Vider les bouteilles et les cendriers en chantonnant “who do you think you are”, avant de s’absorber dans la couverture de L’histoire politique de la religion, en espérant que le savoir va miraculeusement s’imbiber en moi… Surtout ne plus penser au fait que, dans toutes les situations, il y a toujours Eux d’un côté et Moi de l’autre.

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