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Brèves de journées

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Rêve révélateur de culpabilité
Je suis dans une sorte de festival de rock. Tous les groupes jouent sur des plateformes situées dans les nuages. D’en bas je n’entends rien, il faut monter une échelle pour atteindre la scène. La file d’attente est très longue, l’échelle semble gigantesque, alors je comprends que le temps d’arriver au sommet, le concert sera terminé. Quelqu’un me propose des drogues, selon lui si je les prends je grimperais l’échelle en quelques instants, sans même y penser, ainsi je serais certaine de pouvoir écouter la musique dans les nuages. Spontanément j’accepte et il glisse quelque chose dans ma main. Mais j’hésite parce qu’au creux de ma paume il y a des dents fluorescentes. De vraies dents, sans aucun doute, mis à part qu’elles sont étrangement colorées. Je ne vais quand même pas avaler des dents ! Par curiosité, je lui demande combien ça coûte. Il me réponds “un morceau de ta cervelle” avant de plonger la main dans mon crâne, il y a un horrible bruit de liquide aspiré. Je me réveille avec du sang dans la bouche, apparemment je me suis mordue pendant le rêve. Il me reste encore une heure de sommeil avant la sonnerie du réveil mais je n’ose pas me rendormir, j’ai peur de rêver.

De la relativité du chagrin où Une super-héroïne sauveuse de doudous
Dans la boulangerie, une petite fille, agrippée aux épaules de sa mère, sanglote “doudou”, de grosses larmes troublent ses yeux bleus. “Elle vient de perdre son doudou” explique son père. Le boulanger tente gentiment de la consoler en détournant son attention. Il prend une couronne sur une galette et la dépose sur ses longs cheveux bruns : “regarde tu es une reine”. Après une seconde d’hésitation, la reine jette sa couronne par terre et ses pleurs redoublent de désespoir. Les gens ont tous un regard attendri face à la scène, le mien est plus pensif. Je songe surtout à la relativité d’un chagrin : pour une gamine de cet âge, perdre un doudou doit être un véritable drame… Quelques minutes plus tard, sur mon chemin, je croise un lapin informe bleu et blanc en tissu, aux oreilles mâchonnées : un doudou de toute évidence. Je ne sais pas si perdre un doudou est chose courante pour les petites filles, alors il se pourrait que… Je récupère le lapin étalé sur le goudron avant de revenir sur mes pas. A travers la vitrine, il n’y a plus aucune trace de la famille. J’observe attentivement la place et je finis par les repérer : ils attendent le bus qui est immobilisé à un feu rouge quelques mètres plus loin. Je cours vers eux, ridiculement juchée sur mes talons avec ma baguette dans une main et le lapin dans l’autre. Les parents me tournent le dos, mais la petite fille me voit, elle crie “doudou” en tendant ses bras vers moi. En lui rendant son lapin, j’ai l’impression d’être une héroïne tant sa joie semble aussi disproportionnée que ses précédentes larmes. Je pourrais presque entendre un concert d’applaudissements autour de moi : la musique augmente pendant ma course et au ralenti, le visage tordu de désespoir de la jolie fillette innocente est transcendé par sa joie pendant que ses bras se lèvent pour serrer le doudou contre son cœur. Enfin, j’enjolive à peine la réalité, c’était presque exactement comme ça. J’explique à la mère où j’ai trouvé l’objet, “Ouf, merci de l’avoir rapporté !”, et puis “dis merci à la dame”. “Mer-ci-ma-dame” annone la gamine tout en couvrant le tissu sale de bisous. En repartant, je sens un sourire idiot flotter quelques minutes sur mon visage.

Rayez le paragraphe inutile
Comme toutes les semaines ou presque, je commence par saisir la porte de la salle de cours dans le mauvais sens. J’en viens à me demander : est-ce parce qu’il est écrit “poussez” que je m’obstine à la tirer ? Pendant que Monsieur fait sa conférence, je combats vaillamment mon endormissement. Heureusement l’agitation de mon voisin me fait régulièrement rouvrir les yeux. Son regard est perçant, ses jambes tressautent, ses mains se crispent sur le bureau, comme si chaque parole prononcée par le monsieur sur l’estrade lui faisait l’effet d’un courant électrique. De temps en temps, il approuve d’un hochement de tête, sa bouche répète silencieusement les phrases du professeur, et parfois son doigts commence à monter vers le plafond mais l’autre ne lui laisse pas la possibilité d’intervenir. Je l’envie. Je crois que j’ai toujours jalousé, dans tous les cours depuis l’enfance, ceux qui buvaient leurs leçons sans se laisser distraire, les hystériques des premiers rangs, les “moi madame !”, les questionneurs des fins de cours, les demandeurs de devoirs supplémentaires… Bref, tout ce que je n’ai jamais été aussi loin qu’il m’en souvienne. Eux ne connaissent pas la déconcentration, les échappatoires par les fenêtre, les yeux rivés à la montre, et l’insupportable sensation de gâcher quelques heures d’une vie qui n’en comporte pas assez..

Dansez pour égayer vos journées
Mon Ptit Vieux Préféré se lamente en remontant un peu les stores : “la température est tellement douce que les roses se remettent à bourgeonner comme si c’était le printemps, c’est catastrophique”. Je ne dis rien mais je ne vois pas où se situe la catastrophe. Le mois dernier, de mon bureau, je ne voyais plus qu’un amas de branchages avec quelques boutons recroquevillés par le froid. Je préfère nettement la vision des roses à peine écloses. Plus tard, il me demande : “Elle tient le coup ? Ce n’est pas trop monotone ?” Objectivement elle a bien du mal à tenir le coup en ses journées qui se résument à passer une douchette sur un code-barres et à inscrire une lettre et deux chiffres dans la zone cotation. Après quelques heures, je commence à entrer dans le “comportement automatique dû à un travail lobotomisant”. Je me déplace sans y penser avec ma pile de livres fraichement enregistrés à la main, et je manque de renverser mon Ptit Vieux Préféré qui sautille en chantonnant sur l’air du disque qu’il vient de mettre. Heureusement que ce petit bonhomme est là pour me faire rire. “Vous pouvez faire comme moi si vous le souhaitez, cette musique sert à danser”. Ah bah alors pourquoi pas, dansons de concert. J’imagine la scène vue de la fenêtre : deux individus, âgés respectivement de 88 et de 26 ans, dansent au milieu des cartons et des livres entassés dans une bibliothèque déserte. La situation m’amuse encore longtemps après.

I just don’t know what to do with myself tonight
Je déambule vainement dans cet appartement. Le corps est encombrant, envahi de membres fantômes. Le cerveau l’est tout autant. Ressasse, questionne, retourne, déplace les souvenirs, cherche les éléments manquants, j’ensanglante mes mains dans cette mécanique incompréhensible et le diffuseur de sérotonine semble en panne. Alors s’asseoir sur le rebord de la fenêtre, écraser petit à petit toutes les cigarettes dans le cendrier, et laisser traîner le regard à l’extérieur. A travers le rectangle lumineux qui me fait face, une jeune femme cherche quelque chose dans son frigo, des mains masculines viennent serrer sa taille, ils s’embrassent sous mes yeux jaloux. Juste au dessus, deux ombres s’enlacent devant un écran de télévision. Et toi, t’es toute seule avec ton chat. Même le chat d’ailleurs, est occupé à courir de pièces en pièces en jetant par terre les éléments qui l’encombrent, de loin tu devines les dégâts (sans doute le livre sur la table de chevet, ça ce doit être le dentifrice sur le lavabo…). Evidemment, le téléphone ne sonnera pas, personne ne frappera à ta porte, tu n’auras pour seul divertissement qu’un chat taré et des reflets de vies derrière des murs. Des vies qui semblent palpiter tendrement, auxquelles tu te raccroches, sans plus savoir si tu cherches le réconfort ou le fin fond de la déprime. T’attends que la chanson se termine, que le marchand de sable se décide enfin à passer, pour essayer d’oublier tout ce à quoi tu ne dois surtout pas penser…

Quelquefois vous m’écœurez, parfois vous m’amusez, occasionnellement je vous plains, le plus souvent vous m’inquiétez (mots-clés alignés)
Mon père et ma mère baisent comme des lapins Je baise maman photo Sex is fun Adolescent prend sous la douche belle-mère et baise Ma belle mère me tripote Surmonter la rupture avec son premier amour Mon épouse droguée et baisée devant moi dans une soirée La phrase idéale pour remonter le moral après une rupture amoureuse Manger les poils de chats J’ouvre les yeux je bouge la queue Ne me quittez pas je vous en supplie Il ne répond pas au téléphone fuite ou crainte A-t-on le devoir de faire le bonheur des autres à leur place Comment répondre à “je t’aime et tu le sais” Cuisses écartées devant un médecin Comment voir des fantômes J’ai fait un doux rêve où tu venais me retrouver Le fouet pour taper les humains Voyager je n’aime pas ça si c’est voyager sans toi je ne veux pas me noyer dans tous ces miroirs Petits signes pour plaire a quelqu’un Phobie des feuilles mortes Etre heureux sans amour Vingt méthode pour se donner la mort J’ai ravalé des morceau de verre Mon chien me baise Blog ma voisine prend son pied avec moi (je t’ai reconnu Xavier) Elle écrase mes testicules et je jouis Perdre ma virginité sans douleur Succès d’une Lobotomie Réussir un chantage affectif.

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