Last Updated:

blablabla [sans intérêt]

Catégories Musique, Non classé

* Première pensée ensommeillée : “Il faut que j’appelle mon grand-père c’est son anniversaire. Ah mais non, il est mort”. Les onze novembre commencent ainsi depuis deux ans. C’est d’autant plus étrange que je suis du genre à oublier les anniversaires, et je ne suis même pas sure d’y avoir systématiquement pensé durant son vivant. Pensée suivante : “il faut que j’appelle ma grand-mère, elle doit être triste aujourd’hui et elle sera heureuse de savoir que je n’ai pas oublié”. Les conversations avec ma grand-mère commencent toujours ainsi : “- allo oui ? – bonjour mamie – ah trésor chéri !” Elle met des “trésor chéri”, des “mon poussin”, des “tu es un amour” partout quand elle est au téléphone. Quelques minutes plus tard, comme d’habitude, j’entends : “Si je l’avais amené à la clinique ce soir-là au lieu de l’amener à l’hôpital…” Toujours la même rengaine. Elle a dû énoncer cette phrase au moment précis où il mourait, et le choc a provoqué un mode “répétition” de cette pensée. Je n’essaie plus de lui expliquer que cette culpabilité est inutile, car clinique ou hôpital, il allait mourir de toute façon. Le sang envahissait sa gorge, son urine, son regard… Lorsque je l’avais vu pour la dernière fois, j’avais établi un parallèle entre lui et mon précédent chat. Ce dernier était mort d’une jaunisse. A la fin, tout en lui était jaune : ses yeux (autrefois verts), l’intérieur de ses oreilles, le dessous des pattes… Il était intégralement jaune sous sa belle fourrure noire. Mon grand-père maternel était rouge sang et il est mort d’une hémorragie. “Mais les médecins ne disaient pas ça…” Les médecins n’ont pas annoncé “vous pouvez préparer le cercueil et l’acte de décès”, ils ont préféré dire “aucun traitement ne peut plus fonctionner à ce stade de la maladie”, ce qui est exactement pareil. Pendant les semaines qui précédaient sa mort, elle répétait : “vivement qu’il meurt il arrêtera de m’enquiquiner la vie à se plaindre sans arrêt” et à chaque fois j’étais glacée d’effroi. C’était le comble de la méchanceté à mes yeux, j’avais envie de crier : “il se plaint parce qu’il souffre bordel, tu ne pourrais pas faire preuve d’un minimum de compassion sale égoïste ! Tu l’empêches déjà de vivre depuis 50 ans, essaie au moins de l’aider à mourir !” En fait elle était peut-être simplement aveugle, incapable de croire à sa mort. D’autant plus que mon grand-père était hypocondriaque, il a passé sa vie à sentir sa mort arriver. Avec un simple mal de tête, il voyait venir la rupture d’anévrisme… Enfin de toute façon, c’est vraiment difficile de savoir ce qu’elle pense. Parfois, par exemple, je me demande si elle ne se rend pas au cimetière uniquement pour que l’entourage en soit témoin. Sa façon d’aller sans cesse nettoyer et fleurir sa tombe me rappelle sa manière de choisir soigneusement les cartons d’invitation à l’enterrement : elle était préoccupée par la couleur et la forme de la police, les bords dentelés ou non, et toute une série de détails complètement ridicules dans ces circonstances. Peut-être était-ce sa manière à elle de faire taire la douleur. Comment le savoir… Je n’ai jamais discerné la moindre émotion sur son visage, rien ne transparaît, à part de l’énervement occasionnellement. Je ne peux même pas me fier à sa voix car ses intonations vocales sont sur-jouées. Quand j’avais 5 ans déjà, je l’entendais râler dés que le téléphone sonnait “encore un emmerdeur qui me dérange”, et la seconde suivante, sa voix devenait guimauve “allôôôô… Oh quel plaisir de vous entendre mais non, vous ne me dérangez pas du tout, au contraire, je pensais justement à vous”… En réalité je n’ai jamais pu la sentir, au sens littéral comme au sens figuré…

* Il n’empêche, c’est curieux ces réflexes… Hier j’ai découvert le groupe Charalambides, et j’ai pensé : ça pourrait lui plaire, il faudra que je lui fasse écouter. Dans beaucoup de situations j’ai ce genre de pensée : cet endroit lui plairait, ce film lui plairait, ce groupe lui plairait… J’avais pourtant l’impression que nous n’échangions plus rien depuis longtemps…
Bref, donc j’ai écouté tous les albums de Charalambides à la suite, ça a été une révélation comme Xiu Xiu a pu l’être il y a plusieurs années. Les deux groupes n’ont rien à voir, je sais. Je les relie car dans les deux cas j’ai éprouvé ce “why it feels so good to feel so sad”. Non, c’est mal dit car on peut éprouver ce sentiment avec de nombreuses musiques… Disons, cette sensation d’être aspiré dans une musique angoissante et extraordinaire, perturbante et géniale, dissonante et hypnotique. Se sentir à la fois emprisonnée et libérée par les sons. Xiu Xiu m’avait fait le même effet la première fois. D’ailleurs Xiu Xiu est le seul groupe qu’il ait réellement adoré parmi ceux que je lui ai fait découvrir, alors Charalambides pourrait lui faire le même effet qu’à moi et… ça suffit maintenant, pense à autre chose.
Je ne peux pas m’empêcher de mettre un titre de Charalambides en écoute ici. Le choix du titre est difficile : Expérimental-éprouvant ? Mélodieux-léger à l’oreille ? Instrumental ou chanté ? Titre de 5 minutes ou de 25 minutes ? Il y a de tout dans ces albums finalement. J’opte pour la chanson la plus douce, afin de ménager les oreilles sensibles, même si ce n’est pas la plus représentative : Dormant Love, extraite de l’album A vintage burden. Je serais reconnaissante à tout internaute qui prendra la peine de l’écouter. Je serais même heureuse d’avoir des critiques négatives à ce sujet (car ce serait au moins la preuve qu’il y a eu un “clic” sur le petit triangle).

* Et puis tiens je vais avoir un comportement typiquement bloguien : moi aussi j’ai des mots-clés, ils ne sont pas souvent drôles, mais ils sont parfois touchants :
malheureuse sans toi : ne t’inquiète pas, ça va passer avec le temps. C’est difficile mais on s’y fait, je t’assure, tu t’en es peut-être rendue compte en arrivant ici d’ailleurs.
les histoires d’amour finissent mal : en général, oui.
Jarvis Cocker nu danse : si tu trouves, je voudrais bien voir ça, moi aussi.
fleurs en polystyrène : hum, aucune idée, mais je ne suis pas sure que ce soit très beau, même si c’est joli à prononcer.
sirop pour la toux + cocaïne : je ne pense pas que ce soit vraiment dangereux, mais ça ne me paraît pas recommandé non plus.
C’est l’homme de ma vie : alors là Google délire, je n’ai jamais dit ça (entre penser quelque chose et l’écrire il y a une différence).
amour éphémère : *soupir*
se sentir heureuse regarder pluie : “I’m only happy when it rains I’m only happy when it’s complicated…” a longtemps été mon morceau préféré de Garbage, écouté en boucle pendant toute mon adolescence (et pour cause.)
sentiments humains wikipedia : pas de définition de l’expression sur wikipedia, ça n’a rien d’étonnant. Le sentiment d’après Wikipedia : “est la composante de l’émotion qui implique les fonctions cognitives de l’organisme. Il renvoie à la perception de l’état physiologique du moment”. Ce n’est pas une définition très humaine.
comment le ramener à moi : n’essaie même pas, dans 99% des cas les tentatives sont inefficaces, dans le 1% des cas restants le problème se repose quelques semaines plus tard.
suite paroles “sometimes I feel” : Cette phrase figure probablement dans beaucoup de chansons. Quelques paroles me viennent en tête (au hasard, hum) :

Sometimes I feel
Like I don’t have a partner
Sometimes I feel
Like my only friend
(Red Hot Chili Peppers – Under the bridge)

Sometimes I feel so happy,
Sometimes I feel so sad.
Sometimes I feel so happy,
But mostly you just make me mad.
(Velvet Underground – Pale blue eyes)

Sometimes I feel I should just forget about love
(of Montreal – Eros Entropic Tundra)

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


5 + = six