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I’m not saying I love you I won’t say I’ll be true there’s a crimson bird flying when I go down on you

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Les gouttes zigzaguent sur la fenêtre au dessus de nos têtes et la pénombre envahit la petite pièce. Sous la couette moelleuse en fin d’après-midi, thé, Nutella et bougies alignés sur un plateau, je savoure ce moment confortable. Ta voix est chaude et douce, je pourrais l’entendre pendant des heures, d’ailleurs aujourd’hui je préfère cette mélodie délicate à tes mots, car tu es comme moi : tu ne sais pas mentir. Lorsque je mens, je n’arrive pas à regarder mon interlocuteur et puis je fais des gestes bêtes comme triturer mes cheveux, tortiller mes doigts… Quand j’étais petite, je mentais à la perfection. Je n’y arrive plus depuis le jour où je suis devenue grande, c’est triste, déjà que je n’ai jamais su me mentir à moi-même… Toi, tu as cet imperceptible plissement au coin de la bouche dans ces moments là, comme un creux au niveau des fossettes, c’est mignon d’ailleurs. Autrefois je faisais semblant de ne pas le voir pour éviter les conflits. Je préférais ne pas savoir pourquoi tu avais ce drôle de rictus en me disant “je ne suis pas sorti hier soir je t’assure, je n’ai pas entendu le téléphone”. J’attendais le moment où tu ferais une gaffe puisque tu finissais toujours par en faire, comme tous les menteurs qui se sentent coupables. Aujourd’hui je t’écoute malicieusement faire de notre ancienne relation amoureuse quelque chose de grandiose, j’aurais aimé y être, sincèrement. “Tu veux une preuve”, demande-t-il. Volontiers. “Euh… euh…” Ah mon chou, il faut réfléchir avant de parler, maintenant te voilà dans une bien mauvaise posture. “Pourquoi tu souris ?” Par sadisme, mais allez va, ça m’est égal, si on allait faire un tour ? “Mais il pleut” J’ai un nouveau parapluie, je dois absolument m’empresser de le perdre. Do you wanna come walk with me ? Do you wanna come walk with me ? If you do baby say it now… “I do baby, let’s go for a walk”. Dehors, les gens nous prennent pour des amoureux, peut-être à cause de ton bras autour de ma taille. Ton bras ne me fait pas plus d’effet qu’une ceinture, je ne me sens nullement liée à toi par ce contact. Je ne t’aime vraiment plus et j’en suis heureuse, car même si mes sentiments s’étaient déjà volatilisés le jour où je t’ai quitté, il me restait encore quelques battements de cœur, l’envie de te plaire, et tous ces petits riens à chaque fois que je te retrouvais. N’est-ce pas étrange : je suis euphorique de ne plus t’aimer. Autour d’un chocolat viennois, nous nous remémorons des disputes en riant, tu avoues progressivement tes torts comme j’admets les miens. Petit à petit, le fou-rire nous gagne tous les deux. Un vieux monsieur nous regarde du coin de l’œil, il semble stupéfait mais son regard est amusé quand il t’entend me raconter, entre deux éclats de rire, comment tu as multiplié les erreurs le jour où tu as failli me tromper “comme si je voulais tout faire pour que tu le saches”. Nous en arrivons à nous confier des sentiments blessants sur un ton tendre, situation surréaliste. Nous nous embrassons affectueusement en guise d’au-revoir-et-à-bientôt. Sur mon chemin les étoiles sont brouillées par les nappes de brume et je fredonne joyeusement mes chansons favorites de Belle & Sebastian, celles que j’ai si souvent écoutées tristement après t’avoir quitté. La boucle est bouclée. Légèreté de nos pas et sensation de liberté. Just a perfect day.

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