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no concentration, just a white disorder everywhere around me, you know I’m so tired now. But don’t worry, I often go to dinners and parties with some old friends who care for me, take me back home and stay

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Le matin et le soir, les rues ont déjà l’odeur de l’hiver. Le vent glacé étreint ma nuque. J’ai la gorge en papier de verre. Tous les bruits autour de moi sont assourdis à cause de la fièvre. Mollement enfoncée dans le canapé en velours noir, assommée par les médicaments, je sens leurs voix animées me bercer comme les roulements des vagues, ça tangue parfois, mais ça ne me déplaît pas de perdre un peu l’équilibre, tant qu’ils sont là, à proximité de moi. Je fuis la solitude – tellement chérie autrefois – parce qu’elle fait surgir des souvenirs en forme de guet-apens. De verres en verres, de ballades en ballades, de chansons tristes en chansons joyeuses, je m’étourdis en suivant les lumières jusqu’à l’aube, papillon voletant maladroitement partout où il y a des couleurs et des sons. Les liens se tissent progressivement, plus ou moins solides mais qu’importe, au moins il n’y a ni silence ni absence autour de moi. L’autre nuit, j’ai entrouvert mes paupières ensommeillées en sentant ses mains remonter ma couverture (j’avais peur que tu aies froid) et caresser tout doucement mes cheveux. Deux gestes infimes qui m’ont touchée, même si je n’ai rien laissé paraître. Dorlotée ainsi, je deviens parfois méfiante (Non mais je ne t’ennuie pas là, tu es sure ? Tu veux vraiment que je vienne ou c’est par politesse que tu me le demande ? Pourquoi est-ce que tu me proposes ça, tu sais je vais bien, ce n’est pas la peine d’avoir pitié de moi… ? “Ça suffit ! Si je te le propose c’est parce que j’en ai vraiment envie !” Pardon. J’ai perdu l’habitude des gestes tendres complètement gratuits, et puis ma capacité à faire confiance a nettement diminué cette année). Mon cœur se gonfle d’affection et de reconnaissance. (…)
Pourtant ça ne pourra pas durer éternellement, il faudra bien un jour que je me réinvente une vie colorée sans eux malgré le vide au creux du corps, l’obscurité automnale, la peur de la routine, les doutes et les points de suspension.

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