Je regarde tourbillonner les flocons de neige en me demandant si un jour ça cessera de m’émerveiller. Dans la rue, une petite fille emmitouflée raconte à sa maman : ” bin tu sais, tu sais, bin, avec la neige dans la cour, tu sais, bin, bin, bin, tu sais, bin, on a fait une bataille de neige ! Mets tes gants ma chérie, tu vas prendre froid. Tu m’écoutes maman ? “. Les déjà-vu qui me font sourire toute seule, et ceux qui me font pleurer. L’autre soir, moment lacrymal en tombant sur un téléfilm idiot, parce qu’un pianiste y jouait le morceau que j’ai travaillé pour mon dernier examen au conservatoire, il y a 6 ans (6 ans que j’ai arrêté, tant que ça…). Cette deuxième arabesque m’a donné bien des difficultés pendant des mois, tout ça pour m’apercevoir le jour fatidique que ma prof s’était trompé, ce n’était pas cette œuvre là qu’il fallait jouer. N’empêche, elle était belle l’arabesque, comme la neige s’accrochant sur les cils de la gamine. J’ai envie… qu’il y ait assez de neige pour que le sol craque sous mes pas, de tremper des tartines de nutella dans du chocolat viennois, d’être embrassé sur la nuque, de tourner sur moi-même jusqu’à chanceler, d’écrire mes rêves, de continuer la procrastination, d’être goûteuse professionnelle de Pringles (private joke), de comprendre où se terminera ce soir et où commencera vraiment demain, de rire jusqu’à en pleurer, de répondre autre chose que ” comme d’habitude ” – avec le petit sourire crispé stupide – à la question ” comment ça va ? “, de ne plus avoir dans la tête ni le refrain (everything is just as it has always been) d’une chanson de Blow ni celui d’une chanson de Suede (you know everything will flow), d’éviter la routine monochrome du tout-va-bien-tout-va-mal-ça-m’est-égal, sans pour autant créer des vagues exprès pour m’y noyer. And the snow is falling falling falling…

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