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racontage d’une journée de 48 heures

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Etrange, cette sensation de ne pas distinguer la journée d’hier de celle d’aujourd’hui… Quelques heures en caisse à voir les gens repérer des vêtements pour les soldes sans rien acheter, cette lumière jaunâtre m’empêche de dormir, je dessine, non je gribouille, des trucs sur le dos des factures. Lost in translation au cinéma, j’ai été surprise. Je m’attendais à voir un film dramatique, lourd, plein de silences, intimiste… C’était très drôle, tragique mais vraiment amusant. Cet acteur désabusé était parfait, malheureusement, je rattachait trop à l’actrice à Ghost world alors que son rôle n’avait rien à voir. J’ai eu peur, à plusieurs reprises, de tomber dans le cliché américain. A la fin, je n’aurais pas supporté un “happy end”, deux personnages qui se retrouvent dans la foule, s’embrassent pour ne plus se quitter, les gens autour se mettraient à chanter et à danser (parce que dans les films américains, ça se fait beaucoup de se mettre à chantonner et à “chorégraphier”). Dommage aussi, cette impression parfois, que la rencontre entre ces deux personnages n’est qu’un prétexte pour faire une étude sociologique du Japon, vu par un oeil américain. Enfin bref, j’en garderais un bon souvenir, une inexplicable bonne humeur plutôt. Quelques vodka-tonic dans un pub, des discussions vaguement philosophiques, d’autres vaguement toxicomanes, ma façon de me fermer à toute critique de Nietzsche agace, je parle de nouveau de tout laisser tomber pour éviter la compétition du concours. J’ai l’impression d’être en situation de compétition depuis que je vais à l’école, trop longtemps que ça dure. J’aimerais bien, maintenant, lire pour le plaisir, apprendre pour moi-même, ne plus rien prouver à personne, je trouve que j’ai passé l’âge d’être notée. Il dit “la moyenne d’âge de ceux qui réussissent le concours administratif que tu passes, c’est 26 ans, t’es encore jeune”, en une seule phrase il a déclenché une crise d’angoisse encore sous-jacente. Une insomnie, une gueule de bois, retour derrière ma caisse, au même endroit, sans avoir dormi, pour le premier jour des soldes ici. J’assiste à de véritables combats, des trafics d’étiquettes, des gens qui se disputent pour savoir lequel des deux était devant l’autre à la caisse… Je me sens comme une institutrice de maternelle, essayant de rendre rationnelle une situation qui ne l’est pas. “s’il-te-plaît ma petite Junko, tu peux faire 6 heures supplémentaires ? On a besoin de toi.” Mais euh, c’est légal une journée de 12 heures de caisse sans pause ? “tu ne pointes pas à la même heure et nous on compte les heures, tu seras d’avantage payée” Et comme une conne, je n’arrive pas à dire non. Crise de nerfs logique en sortant, c’est de nouveau bordélique et sale chez moi, mon chat s’est encore défoulé en jouant au bowling dans ma pile de CD, les livres ouverts à la même page depuis 2 mois, les lettres à poster en retard… Et ma mère gentiment : “je t’ai acheté le pantalon que tu trouvais joli, en taille 34-36″ “Maman, j’oscillais entre le 34 et le 36 l’an dernier, mais j’ai énormément grossi, maintenant ce serait plutôt du 38″ “Je sais, c’est pour ça que je l’ai pris trop petit, ça te forcera à faire un régime”. L’an dernier, elle me trouvait trop maigre et me traitait d’anorexique sans arrêt, alors que j’étais juste droguée. Maintenant que j’ai un mode de vie un peu plus sain, c’est l’inverse. Comme si je ne me sentais pas assez mal de ne plus rentrer dans mes vêtements. Ok maman chérie, je vais me remettre à prendre des tazz et de la coke tout le temps, et à fumer deux paquets par jour, puisque tu y tiens tellement. Enfin non, enfin je ne sais pas. Hier, j’ai cumulé tout un tas de petits bonheurs, aujourd’hui c’était l’enfer d’un bout à l’autre, donc demain sera une journée équilibrée, si tant est que la notion d’équilibre ait un sens pour moi… Je ferais mieux de dormir. J’ai une envie brutale de me remettre au lexomyl.

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