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Six Feet Under et le Slimelight, flashback

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Je regardais « Six Feet Under », série que je n’avais jamais vue auparavant. C’est un peu bizarre puisque je suis née dans les années 80 mais ce serait trop long d’expliquer pourquoi et ce n’est pas le sujet.

Je ne sais plus à quelle saison nous en étions car quand tu n’attends pas plusieurs mois pour voir les épisodes suivants, quand tu les enchaînes, tu perds le fil facilement. En tout cas, comme d’habitude, la première scène montrait la mort de quelqu’un.

Ce quelqu’un, c’était une blonde assez jeune, une actrice débutante qui jouait dans un film genre teen movie horrifique, projeté aux journalistes. On la voit aller sans arrêt aux toilettes, sniffer de la cocaïne, puis mourir d’une overdose.

J’ai pensé à moi 16 ans plus tôt en la voyant. J’étais également blonde à cette époque et je n’étais pas actrice. Je me suis revue à Londres, lors d’un New Year’s Eve, assise sur les chiottes comme elle, défoncée et consciente de l’être.

Je me rappelle m’être dit que certains graffitis étaient les mêmes partout, le cœur fléché avec les prénoms autour se retrouve dans toutes les boîtes de nuit, d’Aix-en-Provence à Londres.

Je me souviens avoir songé que je n’avais jamais dessiné de cœur sur un mur ou dans du bois. Parfois je laissais des traces, notamment sur mes bureaux d’écolière, mais c’était pour graver des paroles de chansons.

J’étais vautrée sur ces chiottes et je savais que je n’allais pas bien du tout. Mon cœur battait trop vite, je transpirais et tout mon corps tremblait. J’ai même hésité à écrire un message à mes parents pour m’excuser de mourir, de les faire souffrir. En ce temps là, je restais en vie essentiellement pour eux.

Et puis, dans la foulée, j’ai vomi les 7 cachets d’ecstasy que j’avais pris.

Je suis ressortie des toilettes et je n’ai pas repris de drogue ensuite, du moins au cours de la nuit. J’ai rejoint mes amis. Le DJ diffusait « Eclipse » de Kirlian Camera et on s’est tous pris la main, c’était bien.

La fille, dans la série, n’a pas l’air consciente de grand chose. Elle ne voit pas sa mort venir. Pour ma part, si l’ecstasy était ma drogue préférée, c’est notamment parce que je restais lucide. Même lorsque je me déversais en déclarations amoureuses autour de moi, je savais très bien que c’était l’une des conséquences de la drogue et à dire vrai, je profitais de cette excuse. Rien à voir avec l’alcool (…). Bref.

En voyant cet épisode, je me suis souvenue de toutes les fois où j’avais joué ma vie à la roulette russe. Je n’ai jamais tenu d’arme mais il y en a eu beaucoup, malgré tout. Et j’ai ressenti une putain de reconnaissance vis à vis du hasard, pour m’avoir maintenue en vie, m’avoir donné la chance de connaître mon compagnon et m’avoir permis de donner naissance à mon fils.

Dis-je en ouvrant une canette de bière et en m’allumant une clope. Car, malheureusement, la vie sans béquilles, même à 36 ans, je reste incapable de la supporter. Oui c’est con, je le sais, mais je n’arrive pas à agir autrement, à changer tout à fait, à devenir vraiment adulte. Je réussis à être responsable d’autrui mais pas de moi, non. Toujours pas.

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