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Post-it [Et puis mon coeur dans son appartement]

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J’attends, dans le petit couloir, assise sur les marches poussiéreuses. La lumière s’est éteinte et j’en ai assez de me lever pour la rallumer. De toute façon, les lampadaires de la rue, à travers les vitres sales couvertes des filaments d’une toile d’araignée, m’éclairent suffisamment. Je me sens soudainement prise d’affection pour cet immeuble bruyant et vétuste. J’appuie sur la sonnette pour la troisième fois, puis commence à m’angoisser, comme si j’avais quelque chose à me reprocher… Je me dis qu’il a appris une nouvelle à cause de laquelle il ne m’ouvrira pas sa porte ce soir… Cette crainte est absurde car il sait déjà tout, et ne m’en aime que davantage, mais je ne m’explique pas ce paradoxe. Quand le bruit du verrou retentit enfin, je suis simplement heureuse de savoir que cette porte s’ouvre pour moi, encore une fois. Ce vestibule m’attendrit, comme lorsque je rentre chez moi après une longue absence. D’une certaine manière, je suis hantée par ces murs fissurés, ces éclairages aléatoires, ce parquet grinçant… Ma peur de ne plus pouvoir pénétrer dans cet appartement m’a révélé mon attachement envers son propriétaire.

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