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Oui, je sais…

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Le noir c’est triste et ça durcit les trait, le rouge c’est agressif.

Je refuse souvent de sortir et parfois ça m’épuise de parler.

Je discute avec mon chat de temps en temps, comme les mémés, comme quand j’étais petite aussi, et le pire c’est que je suis sure qu’il me comprend.

J’ai l’air un peu ridicule avec ma cape petit chaperon rouge qui traîne par terre quand je monte les escaliers de l’école.

J’ai l’air ailleurs alors on en déduit que je suis dédaigneuse, méprisante.

C’est difficile de m’approcher, parce que tout dans mon attitude signifie ” please go away “.

Quand je me sens mal, je suis agressive et j’annonce à tous mes proches que je ne leur parlerais plus jamais. En partie par masochisme, comme une punition que je m’inflige (tu ne mérites pas de les avoir pour amis de toute façon) ; en partie pour tester les limites de l’amour qu’ils me portent.

Je suis capable de dire et de penser sérieusement quelque chose un jour et l’inverse le lendemain, toujours en contradiction avec moi-même. Et j’ai horreur que les gens me disent ” ah mais pourtant la semaine dernière tu avais dit que… donc tu mentais “. Non, ça a l’air difficile à croire, pourtant je dis toujours exactement ce que je ressens, seulement mes sensations sont aussi aléatoires que le ciel lyonnais.

Mon père m’a répété pendant toute mon enfance ” t’es conne où tu le fais exprès ? ” et je m’interroge encore souvent à ce sujet.

Je perds tout. Je photocopie les polycopiés de cours égarés, je refais ma carte d’identité quasiment tous les ans, je fais sonner mon portable pour le retrouver au moins une fois par semaine, je laisse des briquets dans toutes les soirées où je vais. Etrangement, les seules choses que je ne perds quasiment jamais sont les livres, les CD, mes baladeurs, et mes clopes.

Depuis quelques années, j’ai une permanente angoisse d’échouer scolairement, alors je fais de la procrastination au lieu d’essayer, et j’organise ainsi un échec qui a l’avantage d’être justifié par la paresse et non par un déficit intellectuel. Quand je veux trouver une autre raison que ” tu es conne ou tu le fais exprès “, je dis que c’est à cause des exigences impossible à satisfaire de mon père, ça revient au même de toute façon.

Les gens croient que je pleure par tristesse alors qu’il s’agit souvent de colère. Je vide mes émotions par les yeux pour éviter de fracasser ce qui m’environne avec les mains, les pieds et les dents.

Je marche dans la rue avec les poings serrés, quelqu’un me l’a fait remarquer il y a longtemps, alors j’essaie de ne plus le faire mais parfois ça revient malgré moi.

” Oh mais en fait tu es vachement intelligente ! ” Avec de la coke uniquement, je te rassure.

Quand on m’égare, ce n’est pas difficile de me retrouver, il suffit de se diriger là où il y a une fenêtre.

Je me complais très facilement dans la mélancolie et je me crée consciemment des ennemis imaginaires.

Je trouve que les plafonds sont absolument palpitants à fixer.

Je peux passer de longues minutes à appuyer fort sur mes paupières… Non ce n’est pas parce que j’ai sommeil, je ne me suis juste jamais lassée des couleurs psychédéliques qui apparaissent à ce moment là, même si je faisais déjà ça en maternelle.

Je chantonne tout le temps dans ma tête, des fois je me dis que c’est pour ça que je ne mémorise pas le reste. Je crois que l’intérieur de ma tête est constituée de paroles, de notes et de points d’interrogation.

Je rêve parfois que ma vie est celle d’une comédienne qui ne quitterait jamais sa scène de théâtre : dans la lumière avec juste quelques partenaires et la foule dans le noir, un rôle bien défini à jouer – mais avec plusieurs masques pour ne pas se lasser – et une histoire déjà écrite, et puis les applaudissements à la fin, évidemment.

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