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you’re no rock’n’roll fun

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Elle m’a trouvé, pleurant devant la litière renversée par terre du chat, assise au milieu des granulés, et elle s’est mise à rire avant de me prendre en photo “il faut que tu te voies”. Il y a une fille avec des collants violets fluo ridicules, le maquillage coulant, sa bouteille de despé se vidant sur ses docs délacées, mégot au bec, tellement consumé qu’il en brule les lèvres. Tellement grotesque. “tu ris ou tu pleures là ?” Les deux on dirait. Dans la rue, j’entends la pute se faire insulter par la serveuse d’un resto. “Moi je suis fière de ce que je suis, je te demande du respect, j’ai droit au respect”. Comme dans un mauvais film policier. Je vis dans une gigantesque parodie. Après avoir été un cliché ambulant, je suis devenue une parodie ambulante.

“Tu te rappelles, quand tu disais sur un ton lyrique : il faut vivre dangereusement !, que tu étais prête à n’importe quoi ?” Ce n’était pas de moi ma chérie, je citais ce philosophe constamment. J’ai des crises d’angoisses rien qu’à l’idée de sortir de chez moi, tachychardie – mains moites – jambes flageolantes, tout y est dés que j’ouvre la porte. Ah oui, on peut vraiment dire que je me mets en danger. “Et quand tu disais…” Mais tu sais, tout ça ne voulait rien dire, c’était juste pour t’impressionner. En vrai, ma vie est (devenue ?) aussi terne et insupportable qu’un disque de Pascal Obispo. Il y a des faux sentiments et un décor sirupeux, des images passées à la moulinette dans l’espoir d’en garder quelque chose.

J’aime bien les mi-choco et les bouteilles de coca cola gélatinées, le crunch et le coca light, l’eau brûlante et les bains moussants, ses fossettes, les taches de peinture dans sa main, le papa qui faisait courir son petit garçon sous la pluie afin qu’il rit, la ligne de métro sans chauffeur et l’atmosphère tamisée des cafés… j’aime bien tous ces détails et beaucoup d’autres. Mais au risque de te décevoir, je suis loin d’être la marginale que tu vois en moi, des risques je n’en prends plus vraiment finalement. “T’étais plus rock’n’roll à l’époque où…” Depuis que j’ai vu mes limites, j’ai surtout envie de boire un thé brulant tapie sous ma couette, bien plus que d’enchaîner nuits blanches et séchage de cours pour faire des conneries avec toi. “Pourquoi tu me dis tout ça maintenant ?” Parce que j’ai l’impression que tu m’aimes pour de mauvaises raisons.

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