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j’écoute “the ineffable me”

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La fenêtre se reflète dans la table vitrée, je peux voir les nuages bouger à l’intérieur – blocage. J’en fais tout le temps ces temps-ci, des bulles de ma pression jusqu’aux graffitis incrustés dans le mur, sans parler des pavés, parce que c’est fascinant, n’empêche, de fixer le sol. Mon cerveau se met en pause, les gens croient que je pense à autre chose, en fait je m’auto-hypnotise sur des détails. Il faudrait vider le disque dur et tout re-boot-er, la machine déraille. J’ai arrêté de me dire que je bosserai demain, je préfère penser que je m’y mettrai le mois prochain (ou un peu plus loin). Je fais des projets à long terme, exactement de la même manière que j’ajoute tous les soirs de l’argent virtuel dans ma caisse (plus tard, je rembourserai, après, un jour, bientôt…). Ces petites vieilles qui racontent leur vie, en jetant des coups d’oeil angoissés derrière elle pour vérifier que personne n’attend, m’attristent. Elles ne peuvent parler qu’aux caissières et aux commerçants, même les chauffeurs de bus ne les écoutent pas : “il ne m’a rien répondu quand j’ai dit que la pluie me donnait des rhumatismes, il devait être mal luné”. Ou bien, comme moi, il en a parfois assez de devoir réagir quand il n’y a rien à dire. J’ai l’impression qu’elles cherchent, dans ces faux dialogues, un ultime moyen de se sentir en vie. Et misérablement accrochée à ma cigarette, je me demande à quoi tient ma pulsion de vie, y a-t-il vraiment un espoir derrière mon quotidien ? Pour ne plus y penser, je fixe la cendre qui se consume, ou tout autre chose, pourvu qu’il y ait du vide dans mon cerveau et du flou dans mon espace visuel. Je me mets en pause, c’est le plongeon en douceur dans une apathie sans fond. (Sonic youth – A thousand leaves, Miss Kittin – i com)

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