C’était un matin comme les autres, mais quelque chose altérait sa normalité. Nous ressentions toutes des symptômes inhabituels : les voix étaient plus douces, la gorge reposée, le mal de tête inexistant, les pensées n’étaient pas brouillées par des phrases étrangères… Nous ne nous sentions pas malade dans cet environnement habituellement morbide. C’est ma caissière favorite, à ma droite, qui a décelé la raison de cet inexplicable bien-être : “Hé Junko, c’est normal qu’on entende pas la radio ?” La radio a été en panne pendant trois heures. Dés que j’ai entendu s’élever la voix de l’autre con “et vous n’aurez pas ma liberté de penser”, j’ai senti l’angoisse monter de nouveau.