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fiévreusement

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J’ai déjà quelques économies, assez pour un billet d’avion. Je n’avais jamais épargné auparavant, et puis je vais sans doute tout claquer en une journée, comme je sais si bien le faire… enfin pas tout de suite. Parce que ça me rassure de me dire que j’ai cette possibilité, de partir, de tout laisser, sans explication, en cas d’échec. Illusion de liberté totale. Dans le fond, je sais que c’est inutile. Je me perds, si personne ne me guide. Il y a toujours eu quelqu’un pour m’indiquer une direction jusqu’à présent. Est-ce que j’ai déjà fait un seul choix dans ma vie ? Angoisse. Alors je regarde cet argent et je rêve que je dois tout créer, seule dans un environnement inconnu. Je n’y penserai sans doute plus, le jour où je serais satisfaite de moi. En quel cas, j’ai peur de finir comme les derniers hommes de Zarathoustra – “nous avons trouvé le bonheur” disent-ils en clignant des yeux – morceaux de verre dans le lavabo, athmosphère psychodramatique irréelle, sans doute la fièvre.

(Dans ma tête, l’image d’un champs de tomates rouges, décrit par Murakami Ryu, je me demande pourquoi je repense maintenant à ce roman, bleu transparent)

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