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le reflet musical de Narcisse

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Elle dit que je ferais mieux de sortir, au lieu “d’écouter de la musique déprimante toute seule” chez moi. Elle ne comprend pas le besoin de vide. Elle pense que c’est un comportement masochiste. Je réponds que ce n’est pas masochiste, mais narcissique. Il y a des soirs où je ne supporte que moi. Ces moments où j’aime ma solitude, d’un bonheur mélancolique. Ne pas être obligée d’écouter, d’interpréter, de répondre, d’être en intéraction constante. Danser un peu les yeux fermés, s’asphyxier de nicotine, n’avoir que des mélodies pour compagnie, ce n’est pas déprimant, à peine inquiétant. Elle dit que je fais l’autiste. Je répond qu’elle ne cesse de papillonner, sans cesse perturbée par ce que chacun pense d’elle, à la recherche d’affection. Dans ma bulle musicale, autrui a aussi peu d’importance que le froid à l’extérieur, je me sens protégée. Elle dit qu’elle ne pourrait pas s’isoler comme je le fais. Je lui réponds que si je n’avais pas trop agi comme elle ces derniers jours, je n’aurais pas autant besoin d’être seule désormais. Get me away from here I’m dying… Laisse-moi préférer les images floues, aux mots blessants, et le vide rassurant, au déjà-vu étourdissant. Mon inhumanité me réconforte. She’s not afraid to die, the people all call her Alaska…

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