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éternel retour

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Certaines archives devraient être interdites à l’auteur, c’était l’année précédente pourtant, mais elles sont plus douloureuses à lire que celles de l’année présente. Oubli définitif et cicatrisation parfaite resteront des mots inconnus. Prends-toi dans la gueule ton corps malade, tes doutes, et tes espoirs quant à l’avenir. Regarde un peu comment tu imaginais l’année que tu viens de vivre, mais au second degré parce que c’est le seul moyen d’en rire. Ailleurs n’est jamais qu’un autre axe de fuite. C’est une histoire de génétiques et d’accidents, de déterminisme et de rencontres, d’ingurgitation et de digestion aléatoire. Ces choses là ne s’effacent pas avec un billet de train et une nouvelle carte d’étudiante. Tu ratures et tu gribouilles d’autres schémas par dessus – tentative pour te duper toi-même. Dans les cartes, on lit : Situation présente : défaite, Personnalité : manque de confiance en soi solitude et obstination, Avenir proche : enthousiasme et nouveaux projets. Je ne crois pas à ces choses là. “Moi je trouve que ça colle assez” ; ça collerait sans doute quelque soit l’année, car ce ne sont pas des faits, mais des sentiments, ceux qui s’agglutinent à moi tout le temps. J’ai une envie soudaine d’écrire : I hate myself, sur un coin de table comme l’adolescente banale qui admirait Kurt. Ce n’est pas vrai heureusement, je n’en suis plus là depuis longtemps. Je déteste seulement ce cycle, les erreurs que je reproduis, et cet optimisme vain quant au lendemain. “Tu vois ce sang ? C’est le même que celui qui coulait dans le premier poisson vivant sur terre. Moi aussi je veux évoluer”, dit un personnage de Tokyo Decadence. Dans l’idéal il faudrait : ne pas avoir besoin de croire en la perfectibilité – ne pas faire revenir les doutes en relisant les pages précédentes quand y a une nouvelle page blanche à remplir – se contenter de ce qui est ressenti là maintenant à défaut de pouvoir rire du passé – fermer à double tour les placards familiaux, puis dissimuler la clé dans un endroit inaccessible… Il suffirait de conserver ce flottement de sourire en faisant défiler le kaléidoscope des moments magiques – savourer les émotions immédiates procurées par les cinq sens – enterrer la fierté et le perfectionnisme – et faire enfin preuve de légèreté.

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