(17 h 45) 10 thés, 6 cafés, 2 paquets de cigarettes, une trentaine de biscuits chocolatés, du salé et du sucré, sans envie, jusqu’au mal de coeur… Bouche sans cesse occupée, pour venir à bout de la nervosité, ou peut-être par frustration, à cause de tous ces mots qui affleurent sans s’exprimer, les informations et les idées qui s’entrechoquent. Chaos. Il n’y a que de la lourdeur, du grossier, des fautes commises en cachette et donc absurdes, puisque personne ne peut être plus critique que moi à l’égard de moi-même. Je suis en manque de grâce, de parfums, de légèreté, de boucles rondes sur des feuilles de cahiers… Pourtant, musicalement, j’évolue vers un style plus chaotique ces derniers temps, en partie à cause du Monoprix je crois. Je m’éloigne des mélodies et des jolies voix pour aller vers plus de guitares et d’auto-production, lassée de ces musiques sirupeuses et léchées qui s’infiltrent sournoisement dans les crânes… Besoin de plus d’authenticité. (Interrompue par une proposition : m’amener au ciné et au resto. Retour, 23 h 43) Je doutais du génie de Tim Burton depuis “La planète des singes”, qui m’avait énormément déçu. Mais “Big Fish”, c’était… un film à entendre allongé dans son lit soigneusement bordé, pour s’endormir lorsque le dernier mot a été prononcé, et faire des rêves remplis d’aventures. C’était ce qu’il me fallait pour me redonner l’envie impatiente de voir le jour d’après. Pour ne pas se laisser avaler par le labyrinthe, il suffit d’avoir de l’assurance, toute réalité peut se modeler par un simple regard, raconte-moi encore une histoire. Tout le talent de Tim Burton consiste à ne jamais tomber dans le grotesque (pourtant il le frôle), grâce à quelques détails infimes. Je ne sais pas si j’aurais été aussi sensible au film un autre jour. Ce soir, en tout cas, c’était plus qu’un divertissement. Restaurant japonais à la sortie, j’ai découvert les mangues caramélisées et la glace aux haricots rouges. Mon attitude gourmande a fait sourire la serveuse, qui m’a entendu annoncer : “il faudra revenir pour expérimenter tout ce qu’il y a sur la carte.” Du rêve et du goût par dessus, tout en subtilité – délicatesse salvatrice.

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