13h – 16 h, c’est la période que je ne supporte pas. En Normandie, ça allait, le ciel était aussi gris que le matin, donc je ne distinguais pas vraiment ce moment du reste de la journée. Mais ici, entre le printemps et l’automne, ça me rappelle l’Afrique… Mes parents qui font la sieste à côté, interdiction de sortir à cause de la chaleur, attendre 16 heures pour retourner à l’école. Assise dans ma chambre, la tête contre le climatisateur et les pieds dans les rayons du soleil, j’attendais. Attentive malgré tout à l’éventuelle irruption de ma mère, afin de sauter dans le lit et de faire semblant de dormir aussi. Je n’ai jamais su quoi faire des après-midi. J’aime les nuits, plus encore les matinées, lorsque le ciel est encore voilé, qu’il fait légèrement frais, quand la rue émerge à peine… Il y a cette sensation que quelque chose de nouveau commence. L’après-midi, il devient déjà impossible de ne pas perdre son temps. Même si la nuit c’est la fin d’un cycle, il y a la compensation d’un tout-est-permis dans l’air. Y penser en faisant semblant de rien, une absurdité propice à l’imprévu. Il est 13 heures, il y a trop de soleil et de chaleur, quelqu’un sifflote sous ma fenêtre, cette langueur m’angoisse.

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