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La visibilité est réduite dans ce tunnel

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Je ne sais pas pourquoi…
… j’aime tellement cette langueur euphorique qui suit les ébats amoureux.
… après son départ, je reste assise au bord du vide dans la pénombre.
… cet homme monte les escaliers en ramassant des mégots jetés qu’il met dans ses poches.
… quelque chose luit mystérieusement sur l’une des marches.
… le ciel paraît indécis depuis quelques jours.
… le vent se retient puis souffle très fort à travers la fenêtre entrouverte avant de s’interrompre encore, comme quelqu’un d’essouflé qui se cache pour reprendre sa respiration.
… le tonnerre se déplace sans cesse.
… je reste inerte alors qu’autour et en moi, il n’y a que mouvements, grondements, saccades.
… de la chair aux mots, la fusion est parfaite et notre relation semble évidente… en sa présence.
… en son absence au contraire, mes doutes s’enchaînent et font des noeuds dans mes sentiments.
… le fait de prévoir le danger n’atténue pas ma peur.
… l’”avant” remonte dans ma gorge et déteriore le goût des douceurs présentes.
… il reste des fissures quand je recolle la confiance, des failles qui s’amenuisent ou s’élargissent selon les moments.
… tu veux m’épouser.
… il y a quelques mois, tu m’avouais “à ce moment là je t’ai regardée et je me suis dit : “je ne pourrais plus jamais aimer cette fille” », or cette fille n’a pas changé.
… tu adores ce que tu as détesté ou vice-versa.
… je fluctue ainsi dans ton regard.
… mes yeux picotent et mon coeur palpite quand, impulsivement, j’ai envie de rompre.
… j’éprouve un “amour réticent”, mais l’assemblage de ces deux termes est contradictoire, alors l’un des deux finira par absorber l’autre, sans doute. (Lequel ?)
… j’ai peur de faire remonter la vase à la surface, jeter de la boue dans l’eau claire.
… tu es parti ni pourquoi tu es revenu, au bout du compte.
… je joue avec les ombres zébrées des feuilles sur ma peau, mes doigts fourragent dans l’herbe fraiche, mi-ombre mi-soleil.
… cette passante a un visage serein.
… après m’avoir saluée, elle s’est exclamée : “une autre chercheuse de solitude !”
… je déambule au fond du parc, loin des voix et des bancs, au creux des broussailles.
… je ferme les yeux et m’absorbe dans la contemplation du voile orange enflammé sous mes paupières.
… j’aimerais conclure en écrivant “quand je les ai rouverts, ma décision était irrémédiablement prise”.
… il y a un arc-en-ciel sur l’asphalte brillant, au bord du caniveau.
… ce chien noir marche sur trois pattes, la quatrième est coupée à la limite du poitrail sans même un moignon, comme si elle n’avait jamais existé.
… la gamine joue à cache-cache avec moi derrière son siège, dans le bus, en me faisant de grands sourires.
… je suis émue par une goutte suspendue à l’extrêmité d’une feuille.
… les roses rouges restent fières sous la pluie mais les roses blanches et dorées se flétrissent dans l’averse.
… “on peut le faire plusieurs fois par jour, on ne s’en lasse jamais”.
… j’ai envie de le satisfaire lui, et personne d’autre.
… j’espère encore tomber amoureuse d’un autre.

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