(1) Ce blog est de plus en plus ennuyeux à lire.
(2) Mais tout à l’heure je me trouvais presque jolie.
(3) Sucre d’orge rouge, nounours vert, barrettes en formes de coccinelle dans les cheveux, Milky Way dans les poches… : ce n’est plus de mon âge, pourtant. Mon immaturité est empruntée.
(4) Ce n’est pas malin de s’amouracher d’un étranger sans papier… Notre relation dépend d’une administration, et on voudrait que je sois romantique.
(5) Est-ce qu’il est possible de s’auto-persuader d’être amoureuse, d’avaler les baisers comme des placebo ?
(6) Un jour, tout mon corps pourra tenir dans mon cendrier. Le cendrier sera même trop grand pour mon 1 mètre 65 devenu poussières.
(7) Dans Le Châle, Stella était “froide, froide, le froid de l’enfer”. Je l’ai lu le mois dernier mais je me souviens d’elle et de notre rencontre. J’aurais aimé la suivre encore plus loin… C’est triste : je n’aurais plus jamais de nouvelles d’elle, ni du mari de l’Oiseau malade qui doit errer dans un hôpital psychiatrique à l’heure qu’il est. Et Raskolnikov et Sonia, que sont-ils devenus après la dernière page ? Au bout du compte, il y a plus de personnages de romans que d’amis parmi mes connaissances.
(8) A force de voir tous ces spams qui me proposent du Xanax, du Prozac et du Zoloft dans les commentaires de ce blog, je commence à être tentée de suivre leurs conseils.
(9) Je vais toujours vers eux, j’essaie de leur ouvrir les portes. A chaque fois ils tentent de m’enfermer avec eux. Quand je ne m’accroche plus à la poignée que par une phalange, je m’enfuis en les laissant derrière moi, et puis je me reproche mon égoïsme. Les autres disent qu’il ne faut pas s’approcher des gens à problèmes, tôt ou tard ils vous empoisonnent. Mais je n’arrive pas à m’en empêcher, parce que je les reconnais, mes presque semblables.
(10) Le petit garçon que sa mère fait courir dit “maman j’ai mal au coeur” en montrant son point de côté. “Non mon chéri ton coeur n’est pas situé là”. Le père commente en désignant sa tête : “et dans ton tibia, ça va ?” Les conversations des gens peuvent ressembler à des blagues Carambar.
(11) Je préfère perdre mes dents ou être condamnée à mort plutôt que de téléphoner à quelqu’un qui ne répond pas. Du moins si j’en crois mon état moral en quittant ces rêves récurrents.
(12) A 12 h 36 au soleil, une fourmi se déplaçait péniblement avec un objet qui faisait au moins 4 fois sa taille. Je l’ai trouvée très courageuse. Est-ce inquiétant d’envier le courage d’une fourmi ?
(13) Mon avenir est un Deux de Coupes (pour les non-initiés : “grande affectivité contenue, désir d’aimer sans savoir comment, insatisfaction”) “Pourquoi tu ris, ça n’a rien de drôle.” Deux de Coupes toi-même d’abord. Fuck les Tarots.
(14) J’ai fait tourner ma jupe et ma tête de plus en plus vite mais, en dépit de mes efforts, je n’ai pas perdu l’équilibre.
Si quelqu’un avait découpé toutes mes pensées au ciseaux avant de les remettre en vrac dans mon crâne, le résultat serait exactement le même.
because it’s so cute and so sad